"Ce monde d’abstraction, conçu pour la machine, en rupture avec l’échelle humaine, rejette par nature toute forme de corps et recrée ses propres codes sociologiques. C’est l’espace d’une certaine solitude, où défilent, monotones, la peinture blanche et le bitume. Dans les stations-services sans qualité, les regards peinent à se croiser, les individus errent tels des personnages houellebecquiens.
L’autoroute est par définition transitoire, jamais appropriée ; elle trouve sa matérialisation anthropologique dans le non-lieu décrit par Marc Auger. Un dispositif de contrôle vient entériner cet état: les accès sont contrôlés, les trajets balisés, les corps sont filmés, les comportements codifiés."